Enquête Busards-Milans 2019/2020
Consignes de prospection
Les busards
  • arrow_drop_downBusard cendré

    Les premiers busards remontent de migration peu avant la mi-avril, mais les indices de nidification probants (parade, passage de proies) seront vus entre le 5 et le 25 mai (20 avril et le 10 mai pour le Sud-ouest).

    Dans les milieux agricoles ou forestiers à cette période, une prospection permet notamment de localiser les femelles posées sur les chemins ou dans les labours et qui attendent un apport de proie.

    La mi-journée (entre 11h et 13h) est souvent propice à l'observation de passage de proie. La période chaude en début d'après midi est en général très calme.

    La période fin mai/début juin correspond normalement à la période d'incubation et les observations sont moins fréquentes. Toutefois, une prospection tôt le matin ou tard le soir permet de localiser des mâles posés en général à proximité de leur nid à ce stade de la reproduction (lors de l'élevage des jeunes, les mâles peuvent se regrouper et dormir à plusieurs km de leurs nids).

    De telles observations pourront être confirmées par des passages répétés. Ne pas oublier de prospecter les zones de garrigues basses en Languedoc ou les marais sur la côte Atlantique.

  • arrow_drop_downBusard Saint-Martin

    Mêmes consignes que pour le Busard cendré, à ceci près que la prospection peut démarrer plus tôt, dès fin avril, notamment lors des années à forte abondance de rongeurs.

    Attention, les couples en coupes forestières peuvent pondre dès la mi-avril. Les parades peuvent alors être observées au-dessus de la canopée depuis un point dégagé.

    La période de prospection démarre donc plus tôt mais peut s'étirer sur une plus grande période et ainsi recouvrir la période du Busard cendré.

    Les milieux favorables à l'espèce sont plus variés que ceux pour le Busard cendré et les régénérations forestières comme les landes sèches sont des secteurs à prospecter.

    Une observation depuis un point haut permet d'observer des mâles ravitaillant leur femelle/nichée en zone forestière.

    En juin, juillet, voire août, les adultes avec des jeunes se manifestent en alarmant de façon bruyante et virulente à l’approche d’un intrus ce qui permet de repérer les couples non détectés.

  • arrow_drop_downBusard des roseaux

    Les premières parades débutent fin février, surtout en mars pour cette espèce lors de belles journées ensoleillées, elles se poursuivent en avril, certainement jusqu’en mai au nord-est du pays. Ce sont le plus souvent les cris émis à grande hauteur lors d’acrobaties aériennes qui permettent de repérer les couples.

    Des stations au minimum d’une heure par très beau temps à la période favorable dans les secteurs de marais et d'étangs avec roselières (mêmes petites ou isolées), friches humides, mêmes arbustives ou arborées sont à privilégier. En milieu forestier, le busard des roseaux affectionne les zones les plus humides au milieu des bruyères hautes, ajoncs ou semis de pins.

    Le Busard des roseaux à ce stade de la reproduction, n’est pas farouche, mais il le devient très vite après la ponte. Eviter donc la proximité des parcelles, observer de loin le va et vient des oiseaux, assez nombreux lors de la construction du nid.

    Des femelles observées en mue constituent des nicheurs potentiels.

    Quand les jeunes sont plus âgés, en mai-juin ou plus tard dans le NE (jusqu'à fin Juillet), les nourrissages par les adultes le matin et le soir sont très visibles (les proies peuvent être conséquentes) mais éviter la période la plus chaude de la journée.

    En fin de nidification, les mâles paradent de nouveau ce qui permet de repérer les couples non détectés. Les jeunes volants sont repérables perchés à attendre le retour des adultes et à leurs cris lors du ravitaillement.

    La prospection s’étale donc de mars à juillet mais mars et avril constituent la meilleure période (peut-être mai aussi selon les régions). Les pontes sont malgré tout très étalées dans le temps pour cette espèce.

Pour les busards, la présence d’immature peut laisser croire à une nidification possible, il convient de rester prudent et modeste !

Ces espèces ont également la particularité de s’éloigner de plusieurs kilomètres de leurs nids pour aller chasser, le transport de proie sur de telles distances n'est donc pas rare. Les comptabiliser risque de gonfler les effectifs.

Les milans
  • arrow_drop_downMilan royal

    A partir de début mars, les couples sont sur le site de nidification (évidemment plus tôt là où l’espèce est sédentaire comme en Corse ou dans le Pyrénées). Ils le survolent fréquemment en tandem, paradent de temps et temps et construisent très régulièrement apportant des branches au nid qu’ils vont chercher à proximité immédiate de celui-ci.

    A partir du 15-20 mars, la femelle bouge moins car la ponte est proche.

    Après la ponte et une fois la couvaison entamée le couple est très discret. Les dernières pontes étant déposées au plus tard vers le 10 avril, la prospection doit donc se focaliser sur la période du 10 mars au 30 mars (plutôt entre le 15 février et le 15 mars dans les Pyrénées et en Corse où la reproduction est plus précoce).

    Il est nécessaire de retourner sur les carrés les 10 premiers jours d’avril pour chercher des « jeunes couples » qui s’installent plus tardivement. Attention, des couples en apparence bien cantonnés à un site et/ou un nid peuvent changer au dernier moment de site et/ou de nid (juste avant la ponte).

    Le Milan royal est indécis. Il est nécessaire en cas de découverte tardive d’un couple d’aller vérifier que des couples trouvés plus tôt en saison sur le carré sont encore en place.

    Attention, à cette période des migrateurs ou des oiseaux de 2ème année peuvent être source de confusion avec des oiseaux nicheurs. La plupart du temps les migrateurs sont en migration active à haute ou basse latitude, et suivent une direction nord-est et sont donc facilement identifiables. Les oiseaux de 2ème année ont par contre un comportement beaucoup plus erratique et donc chasse volontiers sur un secteur comme le ferait un oiseau nicheur. Pour ne pas perdre de temps à suivre des oiseaux de 2ème année qui ne nicheront pas, il faut savoir les reconnaître.

    Ce lien vous donnera les critères pour différencier un oiseau de 2ème année d’un oiseau adulte.

  • arrow_drop_downMilan noir

    Le Milan noir revient plus tardivement de ses quartiers d’hiver. Il n’est pas utile de chercher les couples de Milan noir avant le 20 mars mais attention l’installation est rapide et tout comme pour le Milan royal l’essentiel des couples de Milan noir auront pondu avant le 10-15 avril.

    Donc inutile de prospecter après le 15 avril.

Pour les milans, il est relativement facile de trouver les nids. La plupart des couples construisent en effet des nids assez volumineux dans des feuillus et dans une moindre mesure dans des résineux pour ceux qui nichent assez haut en altitude (et où il y a a fortiori surtout du résineux…). Les nids contiennent assez souvent du plastique (quasi-systématiquement chez le Milan noir) ou des déchets type ficelle agricole qu’on voit dépasser du nid ou qu’on peut trouver par terre.

Deux cas de figure sont souvent rencontrés:

  • 1-Bosquet/forêt en pente, le nid est alors souvent en milieu de pente visible de loin quand il n’y a pas de feuilles.
  • 2-Bosquet/forêt de plaine, le nid est alors souvent en lisière (max 50-100 mètres à l’intérieur) et le plus souvent visible à distance tant qu’il n’y a pas de feuilles.

Dans tous les cas, les Milans s’installent dans des coteaux et lisières exposés à l’est (avec quelques exceptions quand même).

Milan noir et Milan royal crient beaucoup (et ça s’entend de loin) et nichent souvent l’un à côté de l’autre.

Ils sont territoriaux aux abords du nid. Un milan qui poursuit une corneille, un autre milan ou une buse en lisière de bois niche de façon quasi-certaine sur place. Comme la Buse variable et la Corneille noire nichent eux aussi souvent au même endroit que les milans, les interactions sont nombreuses.

De même un Milan qu’on voit se poser en lisière ou décoller d’une lisière est souvent révélateur d’un site de nidification.

Pression d’observation Milans

En guise de résumé, nous vous engageons à prospecter relativement tôt en saison en parcourant votre carré en voiture à la recherche d’oiseaux en vol de parade ou vol d’escorte (les partenaires ne s’éloignent pas beaucoup du nid en début de saison de reproduction), en réalisant des observations aux jumelles ou au télescope si des points de vue sont disponibles sur votre carré. Les milans royaux sont actifs aux heures chaudes en début de printemps, et ne sont donc pas très matinaux ni crépusculaires.

En l’espace de 3 visites sur votre carré à raison de 4 heures d’observation par visite, il vous est possible de détecter le ou les couples de Milans présents sur votre carré. En l’espace de 10 à 15 h de prospection, le carré peut être considéré comme suffisamment prospecté (pour les carrés peu favorables évidemment, c’est-à-dire très forestiers ou très cultivés, le temps de prospection pourra être réduit).

Il est donc nécessaire de réaliser un minimum de 3 visites réparties de la façon suivante :

  • -Une visite vers le 15 mars
  • -Une visite vers le 25 mars
  • -Une visite vers le 5 avril

Entre le 10 avril et le 10 mai c’est l’incubation. Les couples sont discrets. Ce n’est pas une bonne période pour chercher les milans sauf si vous n’avez pas eu le temps de faire les 3 visites demandées avant. Entre le 20 mai et le 20 juin, vous pouvez confirmer la reproduction des couples qui ont réussi leur incubation (le taux d’échec moyen est de 20 à 30%). A cette période, les mâles chassent tous les jours, toute la journée à partir de l’éclosion puis la femelle chasse également activement quand les jeunes sont âgés d’une vingtaine de jours. On peut alors à cette période assister à de fréquents apports de proie notamment lors des fauches.